"Betty Fisher et autres histoires" de Claude Miller (2000)

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Autour de trois beaux portraits de femmes blessées (Sandrine Kiberlain, Nicole Garcia et Mathilde Seigner), Claude Miller orchestre un chassé-croisé aux ressorts inattendus.

Après plusieurs années passées à New York, Betty, jeune romancière couronnée de succès, rentre vivre en région parisienne avec Joseph, son fils de 4 ans. Alors qu’elle héberge pour quelque temps sa mère, Margot, dont les troubles psychiatriques entravent douloureusement leur relation, Joseph perd brutalement la vie dans un accident. Pour tenter d’alléger la peine de sa fille, accablée par le chagrin et la solitude, Margot lui ramène un jour un petit garçon du même âge que celui qu’elle vient de perdre, pioché à la sortie de l’école… De l’autre côté de la ville, la jeune mère de l’enfant enlevé, Carole, semble vivre ce drame avec un étonnant détachement.
 
Variations sur la maternité
Adapté d’un roman de la prolifique Britannique Ruth Rendell, le douzième long métrage de Claude Miller assume avec malice les tours improbables de son scénario, oscillant entre drame, comédie douce-amère et thriller psychologique. Cet inclassable chassé-croisé n’en offre pas moins trois poignants portraits de femmes abîmées par la vie, variations sur l’amour maternel dans ses nuances, ses ambivalences et ses tabous, toutes magistralement interprétées : Betty (Sandrine Kiberlain), mère fusionnelle et fragile accablée par le deuil ; l’égocentrique Margot (Nicole Garcia), qui, faute de savoir exprimer la tendresse, maquille un rapt d’enfant en geste d’amour ; et Carole (Mathilde Seigner), serveuse hédoniste embarrassée par sa progéniture, pour qui cette disparation fait presque l’effet d’une délivrance. Autour de ce trio évoluent de savoureux seconds rôles, comme celui d’Alex, faussaire, gigolo et arnaqueur à la petite semaine, incarné par Édouard Baer dans un plaisant contre-emploi.

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