"Mères à perpétuité" de Sofia Fischer (2024)

Vidéo numérique

En donnant la parole à certaines de ces femmes et à leurs proches, ce documentaire jette un regard neuf sur un phénomène sociétal encore tabou.

Lorsque la tempête intérieure s’accentue au point que sa puissance devient insupportable, alors s’impose pour elles une seule décision : se tuer, et emporter les enfants avec elles. Hélène s’est pendue après avoir tué son fils de 4 ans ; Cécile a tenté de se suicider après le meurtre de son fils ; Christelle s’apprêtait à ôter la vie à ses deux filles avant de renoncer. À chaque fois, les mêmes mots reviennent : "Je n’avais pas le choix." Qu’importe l’âge ou le milieu social, les récurrences surprennent lorsqu’il s’agit de comprendre les motifs des infanticides commis par des mères pourtant aimantes et fusionnelles, bien loin des monstres imaginés. "Dans l’ombre de la femme qui tue, explique le psychiatre Mathieu Lacambre, il y a souvent un homme qui a participé aux violences ou qui n’a pas vu." Viol, inceste ou violences conjugales émergent dès lors que les parcours de vie se révèlent. Rattrapées par leur souffrance, ces femmes perdent peu à peu pied, finissant par planifier le passage à l’acte. L’inéluctable s’enclenche… 

Tabou absolu
D’une grande pudeur, ce documentaire livre un récit bouleversant de l’engrenage des infanticides, qui, selon un rapport ministériel, tueraient un enfant tous les dix jours en France. Désireuse de s’éloigner des faits criminels pour mieux en comprendre les causes, la réalisatrice et journaliste Sofia Fischer a contacté des dizaines de mères, la plupart encore en prison, dont les raisonnements frappent par leur similitude. Face caméra, les paroles de ces femmes, visages cachés ou invisibles, et de leurs proches modifient la perception d’un phénomène resté tabou tant il questionne la société, la toxicité des injonctions dictées aux mères, les manquements de notre système de santé et le poids des violences masculines. 

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