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"Lucrèce Borgia - Intrigues, crimes et politique à la cour du pape" de Cuini Amelio Ortiz (2024)
Vidéo numérique
Un portrait à rebours des récits qui ont forgé sa sulfureuse légende.
Fille naturelle du cardinal Rodrigo Borgia, futur pape sous le nom d’Alexandre VI et devenu célèbre pour ses mœurs dissolues, Lucrèce Borgia (1480-1519) a bénéficié, comme ses trois frères, notamment l’ambitieux César Borgia, d’une éducation privilégiée. Très tôt, on lui enseigne le catalan, l’espagnol, le français, le latin et le grec, mais aussi le chant et la danse. On la familiarise aussi avec la poésie, afin que sa conversation soit gracieuse et divertissante. Considérée comme un "capital matrimonial" apte à servir les intérêts de sa famille, elle est très tôt préparée à remplir le rôle d’une bonne épouse au gré des alliances que son père souhaitera sceller. En 1493, ce dernier la marie pour des raisons diplomatiques à Giovanni Sforza afin d’opérer un rapprochement entre le Saint-Siège et le duché de Milan. Après avoir fait annuler leur mariage cinq ans plus tard, il lui fait épouser en 1498 le prince Alphonse d’Aragon, dont elle s’éprend et aura un fils. Mais les cartes des alliances politiques étant rebattues, César fait assassiner son beau-frère. Alors que Lucrèce est inconsolable, son remariage est rapidement organisé avec Alphonse d’Este, héritier de l’une des plus anciennes dynasties nobiliaires d’Italie. La jeune femme quitte alors Rome et le giron familial pour la cour de Ferrare, où elle s’épanouit enfin. Au côté de son troisième époux qu’elle aime profondément, elle gouverne la province avec mesure, dirige une cour cultivée et brillante, officie comme mécène des arts et agit en femme d’affaires avisée.
Objet de fantasmes
Victime d’une réputation de femme incestueuse (avec son père et avec son frère César) mais aussi d’empoisonneuse, Lucrèce Borgia est devenue un objet de fantasmes, de nombreuses œuvres littéraires, de Dumas à Hugo, mais aussi musicales et cinématographiques ayant contribué au fil des siècles à faire d’elle un personnage monstrueux. Investissant les lieux en Italie où elle vécut à la Renaissance et ceux attachés à sa riche famille, des historiens retracent le parcours de cette femme brillante et déterminée, brossant un portrait à rebours des récits qui ont forgé sa légende sulfureuse.